samedi 30 juillet 2016

26 juillet – Winnipeg (Manitoba), 2e jour

Nous sommes présentement sur une île perdue au milieu du Lac Supérieur où la technologie est encore à l'âge de pierre. J'essaie d'envoyer cet article depuis quelques jours.    

Mardi, nous débutons notre journée par une visite guidée à la maison historique de Louis Riel, dans le quartier St-Vital.  C’est là qu’il vécut avec ses parents et ses dix frères et sœurs.  Étant l’aîné, il fut envoyé à Montréal pour poursuivre des études en prêtrise et il y demeura pendant quatre ans.  Au décès de son père en 1868, il revint à Rivière Rouge, à la demande de sa mère.  

La maison de Louis Riel
A l'intérieur de la maison de Louis Riel
 Les Métis de la colonie, craignant que leurs terres soient annexées par le Canada, demandent à Louis Riel de les aider à défendre leurs droits de peuple autochtone du Nord-Ouest et le prennent comme chef. Il dirige alors la résistance en 1869-1870. Riel devient président du gouvernement provisoire et choisit le nom « Manitoba » pour la nouvelle province établie grâce aux Métis.  Dans les années 1870, Riel est élu trois fois à la Chambre des communes mais se voit refuser son siège. Expulsé du pays et évincé du pouvoir politique, il se réfugie aux États-Unis et au Québec.

A l’été 1884, ses compatriotes du district de la Rivière Saskatchewan Sud l’invite à les aider à défendre leurs droits et à devenir leur chef. L’armée canadienne réussit à mater la guerre nationale des Métis en mai 1885. Louis Riel est promptement inculpé, jugé et condamné à mort.  Le 16 novembre 1885, il est pendu pour trahison à Regina (Saskatchewan) à l’âge de 41 ans. 

Après cette visite très émouvante, nous nous rendons à l’édifice de la Monnaie Royale Canadienne.  En attendant le début de la visite, nous faisons le tour des expositions et nous apprenons que nous fabriquons la monnaie pour 76 pays, soit près de la moitié des pays du monde. Les drapeaux de ces pays sont tous déployés le long du chemin conduisant à l’entrée de l’édifice.  

Le Canada fabrique la monnaie pour tous ces pays
 Pour augmenter notre savoir, et le vôtre, voici quelques questions qui nous furent posées. 
- Quels sont les 4 pays représentés au revers de la pièce de 50 cents? Comme indice, je vous dis que ce sont les 4 pays fondateurs du Canada.
-Au revers de la pièce de 10 cents, voit-on le côté bâbord ou tribord du Bluenose?
J’attends vos réponses.

En 2017, pour les 150 ans du Canada, il n’y aura pas d’animaux sur la monnaie mais des personnes canadiennes importantes choisies par le vote populaire.  



Pour notre dernière visite de la journée, nous nous rendons au Lower Fort Garry, situé à 32 kilomètres au nord-est de Winnipeg. Ce fort de commerce de fourrures, qui appartenait à la Compagnie de la Baie d’Hudson, est très bien conservé et restauré tel qu’il était au milieu du 19e siècle.  Il fut construit en 1831, après les inondations à la Fourche (The Forks) en 1826.

Nous prenons la visite guidée avec Mademoiselle Vertefeuille; vous avez compris que nous aimons nous faire raconter des histoires.  Elle est très contente car nous sommes les premiers  visiteurs à prendre la visite en français avec elle depuis le début de juillet. 

La visite se déroule comme une pièce de théâtre et se passe en 1851.  Mademoiselle Vertefeuille nous amène visiter les gens qui vivent à Lower Fort Garry.  Nous arrivons à la maison de Monsieur et Madame Ross qui sont des bourgeois, Monsieur Ross étant le représentant du gouverneur.  A l’intérieur, nous rencontrons Madame Ross, Monsieur Cooker, un homme engagé qui va bientôt se marier, et deux servantes métis. Je demande aux servantes de Madame Ross si elle est une bonne patronne et, en hésitant, elles me disent qu’elle est plus gentille que Madame Black.  « Mais qui est Madame Black? », leur dis-je. Mademoiselle Vertefeuille me répond : « C’est la femme de Monsieur Black, le gérant du magasin de fourrures. Elle n’est pas chez elle présentement, elle a une crise ».  « Une crise de quoi », je lui demande. « Une crise de nerfs car elle et Monsieur Black ne s’entendent pas bien ». 

Mademoiselle Vertefeuille devant la maison de M. et Mme Ross
Mme Ross et M. Cooker qui va se marier bientôt
Après avoir remercié Madame Ross de son hospitalité, Mademoiselle Vertefeuille nous amène visiter Monsieur Hibou qui revient de la chasse et qui est campé près du fort. C’est là que vit aussi Mademoiselle Vertefeuille, qui est Métis et qui aime vivre à la façon autochtone plutôt qu’à l’européenne. 

Serge et Monsieur Hibou
 Nous faisons ensuite un arrêt chez le forgeron qui, bien que pas très propre, est un bon partie pour les filles du village car il gagne plus d’argent; plusieurs filles lui tournent autour. Il fabrique un clou pour Serge en un temps record.  Mademoiselle Vertefeuille nous explique pourquoi les mariages ont lieu en mai. C’est que les gens du peuple prennent un bain une fois par année et c’est en avril (probablement à Pâques). En mai, ils sont encore propres, selon ses dires.  La balance du temps, ils se lavent à l’éponge avec un bassin d’eau. 

Le forgeron que les filles du village voudraient bien épouser
Nous visitons d’autres maisons puis entrons dans le fort.  Nous nous arrêtons au logis des hommes engagés où nous retrouvons Monsieur Cooker, le fiancé, qui jase avec les jeunes filles métis qui font le ménage. Les filles nous avouent que les hommes ne sentent pas très bon dans cette maison. Nous comprenons que  ceux-ci ne sont pas portés sur l’éponge et le bassin d’eau.

Dans le logis des hommes engagés
Nous allons visiter le magasin général et, à l’étage, le lieu où sont entreposées les fourrures.  Mademoiselle Vertefeuille nous dit que, la compagnie de la Baie d’Hudson ayant le monopole du commerce des fourrures, c’est Monsieur Black qui fixe les prix.  Il donne un prix meilleur aux Européens qu’aux Autchtones et aux Métis.  Monsieur Black, qui est présent, n’apprécie pas les commentaires de Mademoiselle Vertefeuille.  Je lui demande comment va sa femme.  Il me répond qu’elle est chez elle et se repose. Il est très occupé au fort et n’a pas le temps d’aller la voir.  Personne ne semble apprécier Madame Black.

Au magasin général du fort
Le dépôt des fourrures
Une magnifique peau d'ours. Faites une offre.

Monsieur Black et ses employées devant le magasin général
A la fin de la visite, nous remercions Mademoiselle Vertefeuille pour cette agréable visite.  Comme nous revenons en 2016 et que je la complimente sur sa belle interprétation, elle me confie qu’elle fait du théâtre amateur.  Elle a beaucoup de talent.  Une autre confidence, c’est elle qui joue le rôle de Madame Black certaines journées.  Si vous venez au fort, vous aurez peut-être la chance de la voir dans cet autre rôle de composition.

3 commentaires:

  1. Louis Riel et les métis, tellement fâchant ces faits historiques! Leur histoire et celle de la Police montée avait été un fil conducteur pour nous et nos visites dans les prairies.
    Sur le bord du Lac Supérieur, êtes-vous à Pukaskwa National Park?

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  2. Nous apportons dans nos bagages un livre sur Louis Riel afin d'en savoir plus.
    Nous sommes allés à Isle Royale. Aviez-vous aimé Pukaskwa N.P. ? Ce serait un endroit qui nous intéresserait pour un prochain voyage.

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    1. Nous avons beaucoup aimé ce Park! Il a fait beau alors ça aide! Nous étions en plein dans le temps des perséides et nous attendions la noirceur. Il était passé 23 h 00 et nous attendions toujours qu'il fasse nuit noire!

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